Illustration en style cartoon : un personnage avec des lunettes au bas d'un chemin en zig-zag montant vers une colline. Au sommet, une tour de serveur émet une lumière étoilée. Un arbre se trouve à gauche et un lac à droite.

5 conseils pour réussir la maintenance de votre POC

Après son déploiement en production, votre Proof Of Concept (POC) ou celle de votre client peut rapidement être adoptée par les utilisateurs. Si ce lancement marque un succès initial, elle s’accompagne également de nouveaux défis, notamment lors du passage à sa maintenance. En effet, une POC est souvent développée rapidement pour tester ou démontrer une idée, et les fondamentaux qui assurent sa bonne maintenance sont rarement appliqués.
Explorons dans cet article les 5 conseils pour réussir la maintenance de votre POC et pérenniser le succès de votre application.

Versionner rigoureusement votre code source

Cette pratique peut sembler évidente pour les développeurs et les entreprises expérimentés. Cependant, il est encore courant de réceptionner des archives contenant uniquement le code source hébergé en production.

En effet, les développeurs de POC n’adoptent pas toujours les bonnes pratiques de programmation. Certains sont des débutants en informatique souhaitant concrétiser leurs idées de business, tandis que d’autres sont des chercheurs universitaires partageant leurs outils avec leurs pairs.

Les gestionnaires de version tel que SVN ou Git sont essentiels lorsque la POC passe en maintenance et doit continuer à évoluer. Ils permettent de :

  • Sauvegarder le code source sur plusieurs supports
  • Faciliter le travail collaboratif
  • Tracer les corrections d’anomalies et les ajouts de fonctionnalités
  • Étiqueter les versions stables pour faciliter les restaurations en production

En résumé, ces outils sont indispensables pour une gestion rigoureuse d’un projet informatique.

Coder une POC en respectant les bonnes pratiques

Lors du développement d’une POC, il est fréquent de négliger les bonnes pratiques de programmation. Cela peut se manifester par :

  • Des problèmes de syntaxe et de nomenclature : mauvaise indentation ou noms de variables et de fonctions inadaptés
  • Des pratiques algorithmiques incorrectes : utilisation de break dans une boucle ou plusieurs return dans une fonction
  • Des duplications de blocs de code
  • Le non-respect des principes SOLID : Single Responsibility, Open/Closed, Liskov Substitution, Interface Segregation, Dependency Inversion
  • Le manque de commentaires et l’absence de documentation
  • Des pratiques de sécurité inadaptées

Les conséquences

Ces mauvaises pratiques rendent le code difficile à comprendre et à maintenir, et peuvent même rendre l’application vulnérable aux cyberattaques. Le code source devient difficilement testable via des tests unitaires automatiques et accumule des dettes techniques.

La solution

Pour remédier à ces problèmes, il est important d’intervenir en amont en formant les développeurs pour qu’ils soient attentifs à ces détails. Lors de la reprise du projet, il est essentiel d’utiliser des outils d’analyse de code statique comme les linters et SonarQube, ou de réaliser un audit du projet par des qualiticiens. Ces méthodes permettent d’obtenir des rapports qui présentent les failles de sécurité et les mauvaises pratiques. En exploitant ces résultats, nous pouvons retravailler le code source dès le début pour corriger les erreurs et améliorer la qualité et la maintenabilité de l’application.

Simplifier vos méthodes de développement

Lors du développement d’une POC, il est courant de se concentrer uniquement sur la fonctionnalité finale, mais souvent au détriment des bonnes pratiques de développement. Une erreur fréquente est de tester systématiquement sur une plateforme d’intégration, ce qui peut rendre le développement en local difficile, voire impossible.

Exemple d’une POC en architecture de microservices

Prenons l’exemple d’une équipe développant une application de traitement d’images basée sur une architecture de microservices. L’équipe développe les évolutions sur la plateforme d’intégration en appliquant des procédures de test de bout en bout.

Les conséquences

  • Temps de développement prolongé : Les tests sur une plateforme d’intégration peuvent ralentir considérablement le processus de développement. Pour quelques modifications, il faut générer, déployer et relancer un scénario de test de bout en bout.
  • Difficulté à déboguer : Les plateformes d’intégration permettent rarement de déboguer pas à pas le programme en cas de dysfonctionnement.

Les solutions

Pour remédier à ces problèmes, il est crucial de mettre en place des environnements de développement adéquats et des pratiques de test efficaces :

  • Mettre en place un espace de développement local : Chaque développeur doit disposer d’un environnement de développement local pour tester les modifications avant de les intégrer.
  • Développer des bouchons : Utiliser des bouchons pour isoler les tests et créer des scénarios reproductibles.

Dans l’exemple précédent, une bonne stratégie de conception des bouchons peut se baser sur les tests d’intégration de bout en bout. Cela peut inclure l’analyse des journaux et le stockage de fichiers de données intermédiaires. Cette approche permet d’abord d’identifier des scénarios de test propres à chaque microservice. Ensuite, elle permet d’extraire des données représentatives pour chacun des tests isolés.

En intervenant tôt et en adoptant ces bonnes pratiques, vous pouvez réduire les coûts de développement et simplifier la maintenance de l’application sur le long terme.

Investir sur des pipelines CI/CD

Lors du développement d’une POC, il est fréquent de voir des équipes négliger le développement des pipelines d’intégration continue (CI) et de déploiement continu (CD). En effet, à cette étape du projet, c’est tout à fait normal car leur intérêt est souvent limité.

Problème

Souvent, lorsque la POC passe en maintenance, les développeurs continuent à générer et à déployer les livrables manuellement. Cette approche est souvent source d’erreurs et peut faire perdre beaucoup de temps à l’équipe.

Exemple

Prenons l’exemple d’un projet que l’on m’avait confié. L’équipe précédente avait mis en place un pipeline CI pour la génération automatique des paquets, mais elle effectuait le déploiement manuellement. Pendant la période COVID, afin d’assurer la prestation de maintenance, nous devions intervenir à distance via un VPN qui limitait considérablement la bande passante. La procédure de déploiement s’est alors allongée en passant de 15 minutes à 3 heures !

Solutions

Pour éviter ces inefficacités, il est essentiel de développer des pipelines CI/CD dès le passage en phase de maintenance. Cela permet de déléguer les tâches récurrentes à faible valeur ajoutée à un ordinateur, qui les exécutera plus rapidement et sans erreurs. Ainsi, les équipes peuvent améliorer leur efficacité et la qualité de la maintenance du logiciel.

Utiliser des technologies qui ont fait leurs preuves

Au démarrage d’un projet, le choix des outils et des technologies peut être déterminant pour son avenir. En choisissant des technologies, des services tiers ou des logiciels sur étagère peu connus, votre projet s’expose à de nombreux risques.

Risques

L’utilisation de technologies et d’outils peu adoptés par la communauté informatique peut entraîner plusieurs problèmes. Ces outils peuvent être difficiles à paramétrer, parfois incompatibles avec certains systèmes d’exploitation, et manquer de support technique.

Conséquences

  • Difficulté à paramétrer : Certains outils conçus pour un besoin spécifique sont parfois détournés pour répondre à de nouveaux besoins. Leur utilisation devient alors laborieuse car ils demandent des configurations complexes.
  • Incompatibilité avec les systèmes d’exploitation : Certains outils sont parfois développés pour un OS spécifique. Cette incompatibilité limite donc leur utilisation sur d’autres environnements. Il peut alors être impossible de les utiliser sur un poste de développement ou dans un pipeline CI/CD.
  • Manque de support : Les outils peu adoptés peuvent avoir une documentation insuffisante et un support communautaire faible. Si vous rencontrez des problèmes avec ces outils, leur résolution sera certainement plus difficile.

Solutions

Pour éviter ces problèmes, il est recommandé :

  • D’éviter les produits nouveaux ou peu stables : Privilégiez les outils qui ont fait leurs preuves.
  • D’éviter les outils délaissés par la communauté informatique : Les technologies évoluent et certains deviennent obsolètes. Ils peuvent alors manquer de mises à jour et de support.
  • De choisir des technologies avec une communauté active et largement adoptées : Optez pour des outils et des technologies qui bénéficient d’une large adoption et d’une communauté active. Cela garantit un meilleur support, une documentation abondante et une meilleure compatibilité.

En choisissant des outils largement adoptés et bien supportés, vous pouvez améliorer la stabilité, la pérennité et la maintenabilité de votre application.

Conclusion

En conclusion, si vous souhaitez assurer la pérennité de votre POC, les 5 conseils suivants augmenteront vos chances de réussite :

  • Versionner rigoureusement votre code source
  • Appliquer les bonnes pratiques de programmation
  • Simplifier votre méthode de développement
  • Investir dans des pipelines CI/CD
  • Utiliser des technologies qui ont fait leurs preuves

En investissant dans la maintenance de votre POC dès le début, vous choisissez une stratégie bénéfique à long terme. Non seulement vous assurez la pérennité et la croissance de votre application, mais vous réduisez également les coûts de sa maintenance et de ses évolutions, tout en améliorant le cadre de travail de vos collaborateurs. Alors n’attendez plus, adoptez ces bonnes pratiques et transformez votre POC en une application au succès durable !

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